On nous dit que, puisque l’espérance de vie progresse, on doit travailler plus longtemps. Et moi je réponds que, puisque l’espérance de vie progresse, on doit se reposer plus longtemps.
Ce n’est pas une boutade. Je pense à une société qui serait reconstruite pour le bonheur du peuple, en abrégeant sa servitude, plutôt qu’en prolongeant son exploitation. On ne voit pas pourquoi l’actionnaire d’une multinationale se reposerait toute sa vie de n’avoir jamais travaillé, et demanderait à ceux qui produisent les richesses dont il se gave de tirer le harnais encore quelques années, juste pour lui garantir son fastueux train de vie.
Le système qui consiste, pour les travailleurs, à longuement cotiser pour se constituer une retraite qui s’amaigrit au fil du temps, est un système périmé. Les cotisations n’y suffisent plus puisque le chômage, conjugué avec l’allongement de la vie fait, paraît-il, qu’un travailleur doit désormais entretenir deux retraités, ce qui est évidemment au dessus de ses forces. Les retraites ne doivent plus être prélevées sur la chiche rémunération du travail, mais sur la richesse produite par le travail. Ce sont les travailleurs qui assurent la prospérité de la nation. Les retraités doivent y avoir leur part. Ils y ont contribué toute leur vie.
Par conséquent il faut en finir avec les cotisations, salariales ou patronales, avec les exonérations concédées par la faveur du prince, et avec les caisses de retraites déficitaires. La protection sociale doit reposer sur la collectivité par une élémentaire logique de solidarité, un vrai souci de morale publique. Une autre répartition de l’effort doit y pourvoir. Les retraités doivent bénéficier de la prospérité de la nation et s’inviter au partage dans la valeur ajoutée des entreprises, dans les revenus du capital, et plus largement dans le produit intérieur brut. Les ressources ne manquent pas. C’est la façon dont elles doivent être collectées qui doit changer, comme aussi la manière dont elles doivent irriguer le peuple dans ses besoins, dans ses exigences.
Il y faut une autre vision de la société. La lutte des travailleurs n’est plus désormais de discuter des modalités d’un système qui continue de peser sur leurs seules épaules. Les organisations syndicales doivent penser autrement l’avenir de la classe salariale, et se pénétrer de l’idée que leur exacte mission est d’aider le peuple à se délivrer de la domination.
Georges Apap, Béziers le 15 juin 2010.
Ce n’est pas une boutade. Je pense à une société qui serait reconstruite pour le bonheur du peuple, en abrégeant sa servitude, plutôt qu’en prolongeant son exploitation. On ne voit pas pourquoi l’actionnaire d’une multinationale se reposerait toute sa vie de n’avoir jamais travaillé, et demanderait à ceux qui produisent les richesses dont il se gave de tirer le harnais encore quelques années, juste pour lui garantir son fastueux train de vie.
Le système qui consiste, pour les travailleurs, à longuement cotiser pour se constituer une retraite qui s’amaigrit au fil du temps, est un système périmé. Les cotisations n’y suffisent plus puisque le chômage, conjugué avec l’allongement de la vie fait, paraît-il, qu’un travailleur doit désormais entretenir deux retraités, ce qui est évidemment au dessus de ses forces. Les retraites ne doivent plus être prélevées sur la chiche rémunération du travail, mais sur la richesse produite par le travail. Ce sont les travailleurs qui assurent la prospérité de la nation. Les retraités doivent y avoir leur part. Ils y ont contribué toute leur vie.
Par conséquent il faut en finir avec les cotisations, salariales ou patronales, avec les exonérations concédées par la faveur du prince, et avec les caisses de retraites déficitaires. La protection sociale doit reposer sur la collectivité par une élémentaire logique de solidarité, un vrai souci de morale publique. Une autre répartition de l’effort doit y pourvoir. Les retraités doivent bénéficier de la prospérité de la nation et s’inviter au partage dans la valeur ajoutée des entreprises, dans les revenus du capital, et plus largement dans le produit intérieur brut. Les ressources ne manquent pas. C’est la façon dont elles doivent être collectées qui doit changer, comme aussi la manière dont elles doivent irriguer le peuple dans ses besoins, dans ses exigences.
Il y faut une autre vision de la société. La lutte des travailleurs n’est plus désormais de discuter des modalités d’un système qui continue de peser sur leurs seules épaules. Les organisations syndicales doivent penser autrement l’avenir de la classe salariale, et se pénétrer de l’idée que leur exacte mission est d’aider le peuple à se délivrer de la domination.
Georges Apap, Béziers le 15 juin 2010.
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