Nous aurions aimé voir nommer des préfets humanistes, sachant s’entourer de gens de culture et d’expérience, de professionnels de l’éducation et de l’enseignement, de travailleurs sociaux, d’experts en sciences humaines, de policiers attentifs autant au respect de la loi qu’à celui des personnes, de spécialistes de la jeunesse délinquante, les uns et les autres soucieux de paix sociale.
Notre naïveté est grande. Je parle de nous qui voulions aider certaines populations que nous pensions injustement traitées par des institutions hostiles et une opinion que nous jugions mal informée. Nous voici détrompés. Dans une proclamation tonitruante du 21 juillet 2010 le Chef de l’Etat annonce la nomination de deux préfets à poigne, tous deux grands policiers, avec la mission précise de chasser les Roms de leurs campements illicites. La solution était évidente. La délinquance était inconnue dans notre pays avant l’arrivée récente de ces populations, Roumains persécutés dans leur pays, ou anciens Yougoslaves devenus apatrides. Ils ne peuvent être expulsés, les uns parce qu’ils sont communautaires européens, les autre parce qu’ils sont apatrides. Depuis qu’ils sont parmi nous, les crimes et délits prolifèrent. S’ils ne les commettent pas, ils les inspirent par le triste exemple de leur perversion. On citera la corruption qui règne dans les sphères gouvernementales, les fraudes fiscales, les abus de biens sociaux, les évasions de capitaux, les délits d’initiés, et plus généralement toutes ces malversations qui mettent en péril le budget de la nation. Oui, ils sont bien coupables. Le Président a raison de les dénoncer à la vindicte publique.
Le remède devient évident. Il faut les chasser de camp en camp, de bidonville en bidonville. Oui mais jusqu’où ? C’est là que se posera la question d’une solution que d’autres ont appelée « finale ». Encore un tout petit degré à franchir dans le tragique…
Confessons à nouveau que notre naïveté était grande. L’intégration de quinze mille Roms dans un pays de soixante cinq millions de citoyens généreux nous paraissait chose aisée. De même, à une échelle plus réduite, celle de cent cinquante êtres humains dans une ville comme Béziers peuplée de soixante dix mille habitants accueillants, ne devait pas, pensions nous, poser de graves problèmes. Quelle erreur était la nôtre ! Le Président nous montre la voie : « Casse toi pov’Rom » !
Béziers le 22 juillet 2010.
Georges Apap.
publié par l'hebdomadaire "Politis" n° 115 du 26 août 2010.
publié par le quotidien "l'Humanité" n° 20475 du 18 septembre 2010.
vendredi 23 juillet 2010
Inscription à :
Articles (Atom)